Notre Dame de la Couture | Cathédrale du Mans

Hommage à notre chanoine

 

Chers Amis,

 

Nous sommes nombreux à nous sentir très touchés par le décès du P. Daniel Sesboüé

 

Nous garderons de lui le souvenir d’un prêtre et d’un pasteur délicat, attentif à tous et à chacun, qu’ils soient adultes ou enfants, prêtres, religieux ou laïcs. Il connaissait bien les familles des lieux dont il avait la charge, savait partager les joies, les peines et les soucis de leurs membres et prenait régulièrement des nouvelles des uns et des autres.

 

Bon exégète, grand spécialiste de l’Ecriture Sainte dont il a poursui l’étude toute sa vie , il avait le souci de la faire aimer, d’aider les chrétiens à nourrir leur foi et à vivre à partir d’elle.  Soucieux de bien la faire comprendre, il travaillait à fond ses homélies pour faire saisir l’essentiel des textes et permettre à chacun de se les approprier et de désirer les mettre en pratique.

 

Il aimait la liturgie et s’efforçait de la valoriser, soucieux qu’elle soit belle et que les célébrations traduisent au mieux le mystère.

 

Homme profondément spirituel, il a su guider beaucoup de fidèles – à la fois catholiques et d’autres confessions – dans la relation à Dieu en les encourageant à la prière selon cette belle formule : « il faut aller à la prière par amour ».

 

Nous serons nombreux, depuis les lieux où nous nous trouvons confinés, à nous unir par le coeur et la prière à la célébration de ses obsèques à ND de la Couture, mercredi à 10h30 – cette paroisse où il connaissait tout le monde et où il a été heureux de servir le Peuple de Dieu pendant longtemps.

 

Le Seigneur est certainement heureux de l’accueillir en sa présence et de lui dire : « Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître ».

 

Nous sommes sûrs qu’il veillera sur les diocèses jumelés du Mans et de Paderborn qu’il aimait, et intercèdera pour nous tous.

Nous allons continuer de prier pour lui et à  toutes les intentions qui étaient les siennes, et le remercions encore de tout ce qu’il nous a apporté.

 

Marie-Cécile Dassonneville

Le père Sesboué était avant tout le prêtre qui me baptisa voilà maintenant presque trente ans, à quelques jours près. De ce fait, il a toujours occupé une place profonde dans mon cœur.

 

Depuis lors, c’était toujours vers lui que j’allais, quand il se tenait sur le parvis à accueillir les paroissiens avant de commencer la messe.  Il était aussi celui que je préférais petite car ses homélies étaient légèrement moins longues. Je savais toujours quand c’était lui qui prêchait : il suffisait de voir sur la feuille paroissiale le format de dissertation de l’homélie. C’était aussi vers lui que je voulais toujours aller communier.

 

Quand je traversai ma crise de foi, durant l’adolescence, au point de vouloir déserter l’Eglise, c’est lui qui fût mon ancre, peut-être à son insu. Je continuais à aller à la messe du soir à St Joseph pour lui. Cette messe était familière, ancrée dans l’habitude. Il entonnait les chants, toujours capable de mener malgré une assistance quelques fois peu musicale. Parfois, je pouvais deviner les chants qu’il allait prendre à la communion.

 

C’est aussi là, petit à petit, que je mis à vraiment écouter ses homélies, à m’en imprégner, à les comprendre et à me sentir touchée dans mon coeur. Je participais aux lectures chaque fois qu’il me le demandait. Cela était un honneur pour moi car je voulais lui rendre ce service, lui qui m’offrait beaucoup.

 

Puis, lors de ma première année de lycée, je lui demandai d’être mon parrain de confirmation. Il était le seul que je pouvais voir dans ce rôle, lui qui m’avait ramené vers Dieu. Il prît cette responsabilité avec sérieux et j’allai le voir chez lui pour ma préparation. C’est lui qui se tint à mes côtés durant ma confirmation et je l’en remercie.

 

Quand je revenais au Mans les années qui suivirent mes études, il continuait de me reconnaitre à la sortie de la messe, comme quand j’étais enfant.  Peut-être étais je restée toujours ainsi pour lui. Il était toujours un peu plus courbé sous le poids des années. Je recevais des nouvelles, de sa santé qui fléchissait et de son départ en maison de retraite. Il me manquait.

 

Maintenant, celui qui m’a menée plusieurs fois vers Dieu est parti vers Lui. Pour plagier Brassens et son Auvergnat, qu’on le conduise, à travers ciel, au Père éternel.

 

Anne-Laure Poublanc